Démarche
A l’origine de ma démarche pointilliste cellulaire, il y a la frénésie d’un dessin, d’un motif unique répété obstinément : un cercle idéal.
Puis rapidement, cette conquête illusoire de perfection s’est muée en son pendant moins abstrait, plus organique et plus imparfait : la cellule.
Il serait plus juste d’écrire « les cellules », tant elles sont nombreuses.
Effectivement la répétition s’est faite prolifération, et ces dernières semblent coloniser la surface des toiles, constituant et parasitant à la fois les figures peintes, qu’elles soient humaines, animales ou végétales, vivantes ou inertes. En plus de la chair, elles s’étendent sans distinction à l’air ou à l’eau dans lesquels sont plongées les formes, et rendent tangible le fond des œuvres.
Vecteurs de couleur, les cellules s’affranchissent des limites du dessin et brouillent les contours des figures, les restituant ainsi au milieu d’où elles émergent. Si ces figures apparaissent à une échelle macroscopique,
enchevêtrées dans cet écosystème plus ou moins abstrait que forme le fond, elles sont en même temps renvoyées à leur dimension infiniment petite.
Car la cellule, composant microscopique du vivant, en affleurant la surface, donne paradoxalement, à voir l’intériorité des figures.
A travers ce télescopage de l’infiniment petit à l’infiniment grand, de la forme au fond, ou du détail à l’environnement, je propose au spectateur une vision élargie du sujet. Ma démarche est contemplative.
Les figures fractales émergent de ce désir insatiable d’explorer qui m’anime, de cette aspiration à mieux voir et comprendre ce qui m’entoure.
« J’observe la nature comme les hommes. Ils sont à l’image de ces cellules, imparfaits et beaux. Leur imperfection, leurs blessures et la beauté qui s’en dégagent, deviennent des motifs, la parure du vivant. Apparence et
intériorité forment un vaste motif, un ornement dissimulant un drame : écologique et humain"